
Lorsque j’ai commencé à enseigner à l’école secondaire publique de ma localité, j’ai demandé à mes élèves s’ils seraient intéressés à avoir un jardin à l’école. Au début, ils étaient hésitants et ne montraient pas beaucoup d’enthousiasme pour l’idée. J’ai vite compris lorsque le directeur de l’école m’a dit qu’ils avaient tenté un jardin scolaire à deux reprises avec peu de succès. Dans les deux cas, le jardin n’a pas duré plus d’un an. Après un peu plus de discussion, j’ai appris que derrière cet échec, il y avait un manque de motivation, un problème de responsabilités non clarifiées et un manque de vision à long terme. Comme conséquence, les jardins étaient souvent négligés pendant des jours sans eau, sans entretien ou sans mesures préventives contre les menaces provenant d’animaux. Malgré le découragement des élèves par ces échecs, je leur ai dit que nous pourrions faire un nouveau travail de jardin de l’école avec la planification nécessaire, les contributions de la communauté, et surtout, leur investissement total. Heureusement, mon homologue, qui est membre de l’association des parents d’élèves de l’école secondaire, venait de terminer une formation sur le jardinage financé par les fonds du « West African Food Security Partnership » (WAFSP), organisée par le Corps de la Paix. IL était heureux de jouer un rôle de premier plan dans la réalisation de notre nouvelle vision.

Après avoir acheté tous les matériaux, nous avons décidé de travailler tous les samedis pendant plusieurs semaines à compter de Janvier. Nous avons commencé par l’aménagement du terrain et la construction de la clôture. Ensuite, afin d’assurer la responsabilisation et le travail d’équipe, les élèves ont formé des équipes de trois, dont chacun était responsable de la formation de leur propre planche maraichère et de leur entretien pour le reste de l’année. Jusqu’à ce point, notre travail était lent et pénible, souvent sous un temps chaud au milieu de la journée. Cependant, nos efforts ont a été récompensés, un samedi matin, quand le travail de base était fait et qu’il fallait à présent planter des centaines de plants de légumes. Plus d’une centaine de mes élèves se sont présentés avec leur daba en main accompagnés de sourires enthousiastes. Notre souhait était de respirer l’air pure dans cette étendue désertique. A midi, tous les jeunes plants et les graines avaient été mis en terre, arrosés, et sérieusement traités par les élèves soucieux de résister à la chaleur torride à venir. Une fois que les légumes ont poussé et se sont développées, j’ai organisé des ateliers sur la comptabilité pour mes élèves, l’importance de la nutrition, et le rôle des légumes dans le maintien d’un régime alimentaire sain. Après quelques mois, le jardin était transformé en une oasis luxuriante d’oignons, de laitue, de chou, de concombres et de courges. Il était devenu maintenant la grande attraction de l’école. Grâce à ce projet, plus d’une centaine de mes étudiants ont soit commencé à cultiver leurs propres jardins en miniatures à la maison ou ont l’intention de le faire dans un proche avenir. Avec les compétences de tenue de caisse qu’ils ont acquise, ils sont plus préparés à entreprendre de futures entreprises commerciales. En outre, ils ont reporté qu’ils consommaient plus de légumes quotidiennement qu’a l’accoutumé et qu’ils se sont même fait un peu d’argent de poche. Peut-être le meilleur indicateur de succès, cependant, reste les demandes incessantes pour plus de jardins.
Par le Volontaire Nadim Houssain