Discours à l’ouverture de l’atelier sur le Rôle des médias dans l’éducation à l’engagement des électeurs et de la responsabilité civique

C’est un réel plaisir pour moi d’être en votre compagnie aujourd’hui. Cette formation que nous avons tenu à vous offrir s’inscrit dans le cadre de notre mission d’accompagnement à la tenue d’élections libres et apaisées. Et merci à M. Eduardo Cue d’avoir bien voulu nous accompagner dans l’accomplissement de cette mission. Nous le savons tous, nous sommes dans une période décisive de l’histoire du Burkina. Les périodes électorales sont des moments pouvant conduire à une alternance démocratique des institutions et à un renouvellement des équipes qui gouvernent. En tant qu’hommes et femmes des médias vous jouez un grand rôle dans notre société. Les médias sont les garants d’un droit fondamental, le droit à l’information, qu’il convient d’exercer en toute liberté mais avec responsabilité. On parle des medias comme du quatrième pouvoir. Derrière l’exécutif Le parlement et Le judiciaire. Je crois que c’est vrai, et c’est pourquoi je vous le demande: comment allez-vous utiliser ce pouvoir ?

Les Etats Unis protègent la liberté d’expression. Mais la liberté d’expression ne signifie pas liberté de dire et d’écrire tout ce qui nous passe par la tête, mais d’exprimer bien sûr, avec responsabilité, ce qui peut contribuer au bien de nos communautés, voire de l’humanité. Le journaliste doit être toujours un correspondant (/agent) de paix. Le journaliste est la conscience orale de l’opinion publique et de la société civile. Il expose des faits susceptibles d’aider le public à accéder à la vérité. Il contraint ainsi les autorités politiques à la transparence. Il est en droit de dénoncer mais doit disposer de preuves irréfutables: C’est ainsi, notamment, qu’il aide à construire ou à renforcer la démocratie. Particulièrement en période électorale, vous les journalistes êtes l’objet de toutes les convoitises et êtes de ce fait exposé à certaines tentations; vous devez donc observer les règles éthiques et déontologiques qui s’appliquent à votre métier. Mais, vous le savez tous.

Donc pourquoi sommes-nous ici?

Parce que, le jour d’après les élections arrive bientôt, et votre mission se poursuivra. La relation entre les medias et le public ne s’arrêtera pas là, elle fonctionne 365 jours par an. C’est vrai, vous êtes les acteurs clés de ce processus électoral, et avez un rôle de choix à jouer. Mais qu’allez-vous faire le jour d’après? Vous donnerez des explications, les chiffres, les histoires du pays. Ce que vous raconterez va façonner la perception et l’analyse qu’auront les gens de ces élections.  Si vous les déclarez comme justes, ainsi en sera-t-il pour le reste du monde.  Ceci n’est pas une formation sur les élections, ceci est un engagement civique ou si vous le souhaitez une formation sur vous-même, en tant que médias, en tant que journalistes afin que vous  donniez le meilleur de vous au plan professionnel et éthique. J’espère que vous apprécierez cette formation  avec M. Eduardo Cue. Je pense que vous trouverez en lui un style de conversation engageant. Posez-lui des questions difficiles. Apprenez de lui et de sa vaste expérience sur les élections.

Monsieur le représentant du Ministre, merci pour vos efforts et votre collaboration. Ensemble nous allons mener cette transition à bon port, c’est-à-dire avec la tenue d’élections présidentielles et législatives, libres, transparentes et équitables le 11 octobre prochain.

Je vous remercie, Vive la liberté d’expression, Longue vie à la presse libre.