Discours de l’Ambassadeur Mushingi lors de la Journée de la Solidarité

C’est un réel plaisir pour moi, pour NOUS l’ambassade des Etats-Unis, d’être ici aujourd’hui  et de participer à cette journée de solidarité en faveur des femmes du Centre Delwendé.

La question de l’exclusion sociale des femmes  et des violences commises à leur endroit demeure l’une des problématiques majeures du Gouvernement des Etats Unis car elle s’inscrit directement dans son combat pour la défense et la promotion des droits de l’homme à travers le monde.  Les traitements inhumains, cruels et dégradants qu’ont pu subir la plupart des pensionnaires du Centre Delwende, accusées faussement de sorcellerie et chassées de leurs familles et villages nous rappellent à quel point nos croyances et traditions ancestrales peuvent être un frein réel au développement social et à une société plus juste et équitable.

Les accusations, condamnations et exécutions pour cause de sorcellerie et les chasses aux sorcières ont aussi existé à une certaine époque en Amérique ou en Europe mais elles ont disparu au fil du temps  grâce d’une part à l’éducation et au développement socioéconomique.  Ce n’est donc pas une fatalité pour le Burkina mais une raison de plus de se battre pour la construction et la consolidation d’un Etat de droit qui promeut et garanti le respect des droits humains.

Il est vrai que le contexte socio-culturel du Burkina Faso demeure très marqué par un certain nombre de croyances et pratiques, mais il est de notre devoir de ne pas laisser pérenniser ces dites pratiques et de lutter contre la marginalisation des personnes vulnérables dont font parties les femmes du centre Delwende. Il est de notre devoir à tous — Organisations de la Société Civile, organisations religieuses, leaders d’opinion etc — de promouvoir l’inclusion sociale des groupes défavorisés et de lutter contre  l’enracinement de croyances, convictions religieuses ou culturelles qui violent les droits de l’homme.  Ces femmes sont aussi des mères –elles pourraient être nos mères–, il est donc de notre devoir de faire preuve de plus de solidarité, d’altruisme et d’humanisme et œuvrer afin qu’elles puissent se reconstruire –moralement et même physiquement pour certaines–et participer elles aussi à leur manière à la construction du pays.

Je ne saurais terminer sans saluer le travail formidable des membres de la Commission Episcopale Justice et Paix, l’équipe qui assure la gestion quotidienne du centre Delwende et le Ministère de l‘Action Sociale et de la Solidarité Nationale. Votre dévouement et votre travail acharné dans des conditions difficiles et avec des ressources limitées a certainement contribué à redonner aux pensionnaires du centre leur dignité.