
Yenneba, une fille de 15 ans vivant dans un village du Burkina Faso, était dans sa huitième année de scolarité quand ses parents n’avaient pas les moyens de payer sa scolarité ainsi que celle de sa jeune sœur et deux autres jeunes frères. Après avoir appris qu’elle ne pouvait plus aller à l’école à condition de payer sa scolarité, elle a pris les choses en main. Elle a demandé l’aide des amis et des membres de la famille pour commencer à fabriquer et à vendre des bonbons au caramel pour se faire de l’argent. En fin de compte, elle a réussi et cela lui a permis de continuer l’école. Bien que la lutte de Yenneba pour continuer sa scolarisation ait une fin heureuse, malheureusement toutes les filles ne sont pas aussi chanceuses et débrouillardes comme elle.

En 2012, seulement 15,5% des femmes au Burkina Faso ont été inscrites à l’école secondaire avec un taux d’alphabétisation de 33,1% (1) pour les femmes de 15-24 ans. Au-delà de ces chiffres extrêmement bas, ils sont aussi indicatifs de l’écart dans le taux d’alphabétisation entre les sexes dans ce pays. Le pourcentage de garçons qui sont à l’école et qui sont alphabétisés est beaucoup plus élevé (2). Cela est dû à une multitude de facteurs, y compris: la conviction que la place d’une femme est à la maison, le fait que les filles tombent enceintes et se marient à un jeune âge, et le fait que de nombreuses familles ne peuvent tout simplement pas se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école. Lorsque cette dernière situation malheureuse se pose, la scolarisation des filles est presque toujours sacrifiée en faveur des garçons. Afin de répondre à ces préoccupations, nous avons organisé une semaine de camp de leadership et d’autonomisation des jeunes filles à Bobo-Dioulasso appelé « let Girls Learn » afin d’outiller les filles de connaissances nécessaires qui pourraient les aider à continuer leur cursus scolaire.
Au cours de ce camp, les facilitateurs américains et Burkinabès ont collaboré pour former 48 écolières de huit villages différents sur les thèmes portant sur : les activités génératrices de revenus, les compétences nécessaires pour gérer une petite entreprise, et les connaissances nécessaires pour mener une vie saine. Les filles ont appris la budgétisation, la comptabilité, le marketing, la gestion d’entreprise et l’entreprenariat. Ils ont également appris à fabriquer le tofu et le savon liquide, ont travaillé en groupes, et ont assisté à d’autres sessions de formations en classe. En équipes, ils ont présenté un produit et un plan d’affaires à la fin du camp. Etant donné que la santé et le bien-être jouent un rôle essentiel dans le succès, nous avons également discuté de divers sujets de santé, notamment: l’hygiène, la diarrhée, la filtration de l’eau, le paludisme, la santé reproductive et la planification familiale. Trois agents de sensibilisation de Marie Stopes International sont venus discuter avec les filles sur les méthodes contraceptives et le système reproducteur féminin. Après ces séances, nous avons appris aux filles à fabriquer des serviettes hygiéniques à base de tissu disponible localement.
L’objectif principal du Camp « Let Girl Learn » était d’encourager les filles à continuer leur cursus scolaire et à utiliser les compétences acquises au camp pour aider à payer leur scolarité. Même si toutes ne sont pas en mesure de terminer l’école, ils seront tous en mesure d’utiliser ces compétences pour devenir des mères responsables et saines ainsi que des femmes adultes responsables. Nous espérons que les connaissances acquises à partir du camp facilitera l’indépendance financière, le mode de vie saine et à l’autonomisation des filles. En tant que mères et les futurs leaders, ces filles pourront probablement transmettre leurs nouvelles compétences et capacités acquises aux générations à venir.
(1) http://www.unicef.org/infobycountry/burkinafaso_statistics.html
(2) Annuaire Statistique des Enseignements Post Primaire et Secondaire 2012-2013 du Burkina Faso ; P.i