Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions et du Corps Diplomatique,
Distinguées personnalités en vos rangs grades et titres respectifs,
Chers invités,
Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue à l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique pour célébrer avec nous et nos amis dans 300 missions diplomatiques à travers le monde le 241ème (deux cent quarante et unième) anniversaire de l’Indépendance américaine.
Souvenons-nous qu’un groupe de sujets du roi d’Angleterre en 1776 (mille sept cent soixante-seize) ont pris la décision courageuse de se déclarer de façon unilatérale libre et de nous donner à tous un nouveau type de gouvernement démocratique.
Ce soir, nous célébrons leur courage à créer un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Comme nous, d’autres nations ont également emboité le pas sur ce chemin de leur propre indépendance.
Les Etats-Unis ont répondu « présent » le 5 août 1960 quand le Président Eisenhower félicitait le Président Yameogo en reconnaissant la Haute-Volta comme pays indépendant. Aux Burkinabè ici présents pour vos 57 ans d’Independence le mois prochain. Félicitations !
Aujourd’hui, nos deux pays jouissent d’un partenariat fructueux et multiforme. Nous continuons de travailler avec vous sur trois axes pour construire une démocratie plus forte, pour renforcer la paix et la sécurité, et pour promouvoir un développement économique et social équitable. Ce travail ne peut se faire seul. Je me réjouis du fait que vous, nos partenaires, soyez ici ce soir pour nous aider à célébrer notre indépendance et notre collaboration.
L’année dernière, mon prédécesseur – Sidpawalemdé, se tenait debout ici même.
Il déclarait ceci, je cite – « Les Etats-Unis resteront toujours à vos côtés avec un nouvel Ambassadeur… nous allons continuer de renforcer nos relations avec le peuple du Burkina Faso.» Fin de citation.
Moi, je crois que notre collaboration continue de s’élargir et à se renforcer à travers une équipe inter-agence composée des spécialistes d’USAID, le Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies, les soldats du Départements de la Défense et les diplomates du Département d’Etat, ainsi que nos vaillant volontaires du Corps de la Paix qui se trouvent dans les villages dans le Burkina profond . . . de Bilanga-Yanga jusqu’à Zonsé et j’en passe.
Vous pouvez voir les faits saillants de ce travail sur les affiches autour de nous.
J’ai déjà eu la chance de visiter la quasi-totalité des régions : Nord, Sud, Est, Ouest où j’ai vu les fruits de notre collaboration sur ces trois axes de démocratie, sécurité, et développement. En commençant par ici à Ouagadougou, avec l’Assemblée Nationale nous aidons les députés à mieux interagir avec les électeurs. Cela soutient la bonne gouvernance et leur devoir de redevabilité.
Dans la Région du Sahel, nous soutenons les anciens bénéficiaires de nos programmes d’échange comme le Young African Leaders Initiative qui renforcent la résilience face à la menace de l’extrémisme violent. Lors de mon voyage à Dori en mars, j’ai été touché du fond du cœur par l’engagement de ces Burkinabè qui aident d’autres Burkinabè. A Bobo-Dioulasso et à Pô, j’ai vu des militaires Burkinabè et Américains qui travaillaient ensemble contre la menace du terrorisme.
Dans le village de Gayéri dans la Région de l’Est lors de ma visite en avril, j’ai apprécié notre collaboration avec le gouvernement pour mettre en œuvre une méthode avant-gardiste de cartographie des terres. Ensemble nous améliorons la bonne gouvernance foncière au Burkina Faso de manière efficace, transparente et accessible. Et tout cela contribue au développement équitable et durable.
Ces tournées m’ont également permis de rencontrer des Burkinabè de partout. J’ai rencontré un peuple travailleur, intègre et déterminé à prendre son destin en main. J’ai été accueilli par cette hospitalité légendaire pour laquelle les Burkinabè sont connus partout dans le monde. Et pour cela, je vous remercie. Aw Ni Tche ! Fô Fô !
Le peuple Burkinabè a montré une autodétermination exemplaire en 2014 lorsque vous avez repris possession de votre gouvernement. Le continent entier avait les yeux rivés sur vous quand vous vous êtes engagés dans une résistance noble et historique.
Et maintenant, suite à votre transition démocratique, des peuples à travers le monde vous prennent en exemple quand ils parlent d’espoir, quand ils parlent de paix, quand ils parlent de ce qu’il est possible d’accomplir.
Dans ce contexte, J’ai été honoré de pouvoir annoncer les bonnes nouvelles à Son Excellence Le Président du Faso Monsieur Roch Marc Christian Kaboré que les progrès accomplis ces dernières années par le peuple Burkinabè ont permis à votre pays d’être éligible pour un deuxième Compact du Millenium Challenge Corporation. Félicitations !
Mais on ne peut y arriver tout seul. J’aime ce proverbe qui dit que c’est tous ensemble que nous pouvons y arriver. « Ha ya Ha ya n zinked sougri. »
Bien sûr, les défis restent nombreux. Tout n’est pas parfait, y compris chez moi où on cherche toujours à créer une union plus parfaite et équitable. Il reste beaucoup à faire pour satisfaire les aspirations sociales, économiques et politiques des burkinabè. Mais je dirais que la force d’un pays se mesure à sa capacité à aborder ses problèmes et à lutter pour les résoudre.
Sans doute, les gouvernements devraient continuer de jouer leur rôle dans l’amélioration de la vie de ceux qu’ils servent.
Mais que pouvons-nous faire en tant que citoyens pour contribuer à cet effort?
Je vous suggère quatre mots qui résument bien l’engagement citoyen responsable qui est le thème / de notre soirée : le Civisme c’est Moi.
Même si nous avons tendance à nous focaliser sur l’action politique, ou à rechercher une aide extérieure pour résoudre un problème, // en réalité, chaque citoyen a un rôle clef à jouer dans les affaires de l’Etat ainsi que dans les affaires de nos communautés.
Et comme nous le savons, ce rôle peut être constructif ou destructeur. Nous avons tous vu par exemple les articles de presse sur l’incivisme croissant. Le Burkina Faso est connu comme un pays de tolérance – un pays qui sait résoudre ses problèmes en communauté et de façon pacifique. J’adore la pratique de la parenté à plaisanterie qui vous aide à résoudre tant de problèmes avec de l’humour plutôt qu’avec les poings. Vous devez l’exporter !
Cette réputation des Burkinabé a été forgée par les actions de tous ceux qui nous ont précédés. Je ne crois pas me tromper en disant que cette réputation se justifie toujours.
Mais nous ne pourrons pas la préserver que grâce à un engagement citoyen et la réalisation qu’être citoyen comprend autant de devoirs que de droits, autant de responsabilités que de libertés et autant de sacrifices que d’avancées.
En somme : Le Civisme, C’est Moi.
L’engagement citoyen : c’est lorsque des femmes et des hommes ordinaires travaillent afin d’améliorer la qualité de vie à travers des actions civiques. Cela peut se faire sous autant de formes qu’il y a de personnes parmi nous ce soir:
Quand des familles s’organisent en communauté pour prendre en charge la scolarité des élèves comme j’ai vu dans le village de Tangasgo, c’est le peuple qui est engagé : Le Civisme, C’est lui.
Quand un groupe s’organise pour observer le processus électoral ou pour lutter contre la corruption, c’est la société civile qui est engagée : Le Civisme, C’est elle.
En entrant ici ce soir, vous avez sans doute aperçu un petit filet de football sur la pelouse. Le filet a été fabriqué à partir de sachets plastiques recyclés. Cette idée novatrice résout deux problèmes : le filet arrête le ballon de foot – Mais j’ai des doutes qu’il sera assez solide pour arrêter les tirs d’Aristide Bancé.
Mais le vrai avantage est qu’elle réduit les sachets plastiques que nous voyons aux abords des routes qui polluent notre environnement.
Quand un citoyen nous montre les actions que nous pouvons mener pour le bien être de l’environnement, je suis convaincu que Le Civisme, C’est nous.
Et avant de conclure, je vais vous donner deux exemples pour illustrer mes propos:
Le premier, celui de Bobette McMullan une américaine de notre ambassade qui avec son grand cœur soutient un orphelinat pour filles ici à Ouagadougou. Bobette a non seulement fabriqué des kits hygiéniques pour des orphelines mais elle leur a montré comment les fabriquer pour elles-mêmes. Cela permet à ces jeunes filles de ne pas manquer les cours à l’école et aussi de prendre leur avenir en main.
Le deuxième exemple c’est celui d’Issaka Zongo et Boureima Sana des mécaniciens Burkinabè qui ont réuni leurs voisins dans leur garage à Dassasgo pour construire un rondpoint afin de fluidifier la circulation.
Ce « Rondpoint de l’Intégrité », comme ils le nomment, a été un grand succès. Il y a moins d’accidents qu’auparavant.
Et les « Rondpoint de la vie chère » qui sont apparus plus tard, témoignent du formidable sens de l’humour et de la débrouillardise des Burkinabè face aux défis.
Bobette, Issaka et Boureima sont des citoyens ordinaires qui travaillent pour améliorer la qualité de vie dans leurs communautés.
Je sais qu’il y a des gens parmi nous ici ce soir qui ne pensent pas qu’une seule personne puisse faire la différence. Il est trop facile de baisser les bras et se dire que nous sommes trop petits.
Mais demandez aux voisins du garage auto qui ont évité les accidents routiers si Issaka Zongo et Boureima Sana sont trop petits. Demandez à ces filles à l’orphelinat qui réussissent leurs études si Bobette McMullan est trop petite.
Je crois qu’ils se disent : Le civisme, c’est chacun d’entre nous. Le civisme, c’est moi.
Quand on parle de civisme, il ne s’agit pas juste de faire ce qui est facile, mais de faire ce qui compte, de faire ce qui est juste. Il s’agit de créer un héritage pour nous, pour nos organisations respectives, pour nos pays respectifs. Le civisme, c’est d’utiliser tout ce qui nous motive – frustration ou inspiration – afin d’apporter un changement positif.
Que nous soyons Burkinabè, Américain ou ami d’un autre pays : en repartant d’ici ce soir, je vous invite à réfléchir sur la manière dont vous pouvez vous rendre encore plus utiles pour vos communautés.
Partagez vos idées sur notre tableau. Et il se pourrait que nous ayons quelques idées en retour pour vous à votre départ.
Il reste de grands défis à relever dans cette période historique au Burkina Faso, un pays ou le civisme est une de vos caractéristiques fondatrices. Je suis convaincu que ce Pays des Hommes Intègres est à la hauteur de vos défis!
And to my fellow American citizens, Happy 241st Birthday USA!
Merci pour votre aimable attention. Merci pour votre chaleureux accueil. Merci pour votre partenariat.
Vive l’amitié entre les Etats-Unis d’Amérique et le Burkina Faso.
Thank you! I Bark Wuusgo! Tuon tuoni bonchianla!